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Culture financière : où en sont les Français ?

En cette période de remise des bulletins scolaires, les Français ont reçu leur moyenne en éducation financière : 12,45 sur 20. Cette note résulte d’une enquête publiée par la Banque de France le 14 décembre1. Basée sur un questionnaire conçu par l’OCDE, l’étude permet de comparer les cultures financières des populations de trente-neuf pays – vingt de l’OCDE et dix-neuf non membres.
Avec un score global quasiment égal à la moyenne des trente-neuf (12,07 sur 20), la France est quinzième. Les meilleurs en la matière sont l’Allemagne (15,2 sur 20), la Thaïlande (14,2), Hongkong et l’Irlande (14). Yémen (8,4), Cambodge (9,8) et Paraguay (10) ferment la marche. Parmi les pays de l’OCDE ayant participé cette année (moyenne : 12,54 sur 20), la France arrive onzième.
Le constat d’ensemble est donc le même qu’en 2021, année de la précédente étude : « On n’est pas nuls, on est moyens », lance Stéphanie Lange-Gaumand, directrice de l’éducation financière de la Banque de France. « Si ce score est en légère progression par rapport au 12,17 de 2021, il y a des marges de progrès. Pour l’OCDE, la note permettant de considérer qu’un citoyen est suffisamment éclairé pour faire des choix financiers judicieux est 70 sur 100 [14/20]. »
La Banque de France est l’opérateur de la « stratégie nationale d’éducation financière » lancée par Bercy en 2016, sous l’impulsion de l’OCDE. Depuis le début des années 2000, cette organisation internationale incite en effet les pays membres à mettre sur pied de telles stratégies, afin d’améliorer la culture financière du grand public. Elle mesure par ailleurs les niveaux des populations.
Le contexte économique et financier a beaucoup évolué depuis la dernière étude, il y a deux ans, note Mme Lange-Gaumand, qui cite, parmi les événements marquants des années écoulées, la hausse des taux, l’inflation, l’essor des services financiers numériques, la volatilité des cryptomonnaies et l’avènement des influenceurs financiers sur les réseaux sociaux.
Ces mutations se lisent dans l’enquête. Ainsi, le niveau de connaissance du taux du Livret A, désormais à 3 % contre un tout petit 0,5 % en 2021, a sensiblement progressé : 42 % des sondés ont su le citer, contre 31 % il y a deux ans. La connaissance du Livret d’épargne populaire, accessible sous condition de ressources, a bondi, de 45 % à 57 %, sous l’effet de la hausse de son taux (6 % aujourd’hui) et d’une communication accrue sur ce produit. Et la connaissance des effets de l’inflation sur le pouvoir d’achat a augmenté de neuf points, atteignant 65 %.
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